Grimpereau des bois ou jardins : comment les différencier ?

Articles similaires

Passionné d’oiseau ou ornithologue néophyte, certains oiseaux demeurent source de confusion. Le grimpereau, par exemple, continue de poser souci à de nombreux spécialistes. Il aura fallu longtemps, après tout, pour même se rendre compte de différences entre les deux espèces. Les grimpereaux des jardins ou grimpereaux des bois, en effet, n’ont été distingués que tardivement en étant attentifs à certains critères précis. En vous renseignant sur ces éléments, vous serez en mesure de repérer bien plus facilement les deux espèces. Comment différencier un grimpereau des jardins d’un grimpereau des bois ?

Alimentation, caractère : qu’est-ce qu’un grimpereau ?

La confusion entre les deux espèces n’est pas anodine. Les plumages se ressemblent. Les espèces cohabitent parfois. Surtout, côté alimentation et caractère, les deux oiseaux sont sensiblement les mêmes. Avant de chercher à différencier un grimpereau des bois ou des jardins, alors, voici quelques généralités sur cet animal de la famille des Certhiidés.

Le grimpereau, solitaire sur son arbre, mais actif

Les Certhiidés sont des oiseaux forestiers et sédentaires. Ces derniers vivent sur des arbres – leur plumage, de fait, se confond facilement à l’écorce. Il se peut ainsi que vous ne les repériez pas de suite, grâce à leur petite taille et leur couleur, les rendant presque invisibles sur un arbre quand ils ne bougent pas. Ils peuvent vous faire penser à des pics, s’appuyant sur leur queue rigide afin de se maintenir en position à l’arrêt.

Les grimpereaux possèdent des pattes avec quatre ongles acérés qui leur permettent de s’accrocher à l’arbre. Ils évoluent, de bas en haut, le long de l’arbre à la recherche de leur nourriture. La descente se fait au vol, grâce à leurs ailes courtes et larges, facilitant des trajets fluides et directs d’un arbre à l’autre. Cet oiseau à la vie solitaire rejoint parfois des troupes de mésanges et autres à la venue de l’hiver. Cela lui permet de gagner plus de protection sur une saison plus compliquée que les autres. Saison où certains d’entre vous laissent, d’ailleurs, des boules de graisse à disposition des oiseaux.

Insectes et araignées à la base de l’alimentation du grimpereau

Pour se nourrir, en effet, le grimpereau picore donc l’arbre et son écorce à la recherche de trésors. Ils inspectent l’ensemble, en remontant vers les cimes. Sédentaires, ils effectueront cette quête de nourriture toute l’année. Leur alimentation consiste en toute sorte de proies retrouvées dans les interstices de l’écorce. Araignées et insectes, surtout, sont la base de leurs repas. Les autres proies sont généralement des œufs, larves ou chrysalides. Bien qu’ils possèdent un bec arqué, ce dernier ne leur permet pas de creuser le bois. Il sert uniquement à se faufiler dans les creux de l’arbre, pour picorer.

Grimpereau des bois ou grimpereau des jardins ?

L’oiseau possédera donc, peu importe son espèce, les mêmes habitudes comportementales et alimentaires. Peu étonnant, alors, que certains spécialistes aient mis du temps à repérer de différentes espèces. Lors de vos balades, en Europe particulièrement, vous pourrez donc être amené à découvrir :

  • le grimpereau des jardins (certhia brachydactyla),
  • ou le grimpereau des bois (certhia familiaris).

Trois critères principaux sont essentiels pour distinguer l’espèce que vous croiserez. Certains pourront vous permettre de différencier un grimpereau des bois ou des jardins même lorsque vous ne les avez pas entre les mains. Autrement, seule une inspection de près ou depuis une photographie vous aidera à distinguer les deux espèces. En effet, voici les éléments principaux à prendre en compte : son chant, son milieu de vie et sa morphologie.

Le chant, meilleur moyen d’identifier un grimpereau

C’est, pour les véritables amateurs parmi vous, la méthode d’identification d’un grimpereau la plus efficace. Plusieurs autres facteurs permettent, en effet, de différencier un grimpereau des jardins d’un grimpereau des bois, mais le plus évident sera son chant. Surtout si vous êtes déjà sur le terrain, car il n’y aura alors qu’à tendre l’oreille pour distinguer l’un de l’autre. La diversité acoustique de la famille des Certhiidés, en effet, permet d’explorer largement votre potentiel en ornithologie acoustique.

N’hésitez pas à enregistrer les bruits entendus et à générer des sonogrammes. Vous pourrez ainsi les comparer à des enregistrements identifiés, pour comparer vos observations. Voici, pour référence, la différence entre les deux grimpereaux.

  • Le chant du grimpereau des jardins enregistré par Stuart Fisher, dans une réserve près de Castricum au nord de la Hollande :

  • Un enregistrement réalisé par Niels Krabbe, à Dyrehaven au Danemark, d’un grimpereau des bois chantant :

Comment distinguer un grimpereau silencieux ?

Au-delà du chant, deux autres éléments sont essentiels pour distinguer correctement un grimpereau. Le premier critère, en réalité, devrait vous donner une indication assez claire de l’espèce que vous avez rencontrée. Il s’agit, en effet, de son milieu de vie. Enfin, si vous avez la chance de le voir de près, ou d’observer un cliché du grimpereau, c’est en étudiant son apparence que vous saurez si vous avez devant vous une espèce des jardins ou des bois.

Être attentif à l’environnement de l’espèce : jardins ou bois ?

Il peut sembler évident, à la lecture des noms des deux espèces, de savoir comment les différencier. Bien sûr, c’est par l’environnement de l’oiseau que vous saurez, en premier lieu, s’il s’agit davantage d’un grimpereau des jardins ou des bois. Pour autant, ce n’est pas aussi évident que cela. Si les ornithologues ont mis du temps à distinguer deux espèces, c’est avant tout parce que des zones de sympatrie existent. Dans ces régions, les deux espèces se voient alors cohabiter. Cela ne se fait pas toujours dans la bonne entente : elles peuvent se montrer agressives l’une envers l’autre.

Toutefois, dans la majorité des cas, c’est bien le milieu qui vous permettra de distinguer un grimpereau des jardins à celui des bois. Dans le premier cas, il se trouvera généralement dans des boisements de petites tailles. Il apprécie les parcs, les vergers, les bosquets. Vous le trouverez facilement dans des lieux où les hommes vivent et sont en contact fréquent, étant de nature anthropophile. Il se trouvera plutôt dans les plaines et les vallées du territoire européen, ne grimpant pas au-delà des 1500 mètres d’altitude.

C’est tout le contraire du grimpereau des bois qui s’épanouira davantage dans les hauteurs. Il apprécie les environnements montagneux et, surtout, les forêts de conifères. Vous le trouverez sans doute dissimulé sur l’écorce d’épicéas, de mélèzes, de sapins ou encore de pins. Puisqu’il apprécie être seul, caché au possible, il se sent le plus à l’aise au sein de forêts denses. Des randonnées en montagne jusqu’à 2200 mètres, alpines par exemple, vous permettront sans doute de le croiser.

Reconnaître un grimpereau des jardins ou des bois à sa morphologie

Il est possible également de distinguer un grimpereau en se référant à son plumage. Les deux espèces présentes des apparences différentes, qui peuvent toutefois se révéler plus trompeuses que prévu. Il se peut, en effet, que l’identification visuelle d’un seul critère soit suffisamment proche de l’autre espèce pour porter à confusion. Vous devrez alors être en mesure de retrouver au moins trois critères parmi les listes suivantes pour justifier votre observation.

  • Le bas-ventre est-il brun sale ? Il s’agit du grimpereau des jardins. Le bas-ventre est-il d’une nuance allant du blanc immaculé au léger brun ? C’est un grimpereau des bois – vous reconnaîtrez surtout son apparence bien propre.
  • Identifiez la barre alaire et les motifs. S’agit-il de gradins sombres, en escalier inégaux ? C’est un grimpereau des bois. Le grimpereau des jardins, lui, a un motif clair et régulier.
  • L’oiseau a-t-il un sourcil blanc marqué, qui tire vers la nuque ? C’est un critère qui identifie un grimpereau des bois.
  • Observez les pointes des rémiges. S’il y a de nettes tâches blanches, il s’agit d’un grimpereau des jardins. Autrement, les tâches confuses, sales, rappellent davantage un grimpereau des bois.
  • L’alula est-elle blanche ? Pensez grimpereau des jardins. Si elle est noire, ou seulement avec quelques traces de blanc, c’est un grimpereau des bois.
  • Enfin, c’est le bec qui pourra vous aider à finaliser votre observation. S’il est long, avec des griffes courtes, vous observez sûrement un grimpereau des jardins. L’autre espèce aura un bec court avec des griffes plus longues.

Commentaires

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Derniers articles