Le Cameroun se lance dans la lutte contre le braconnage et le pillage de ses forêts

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Le mardi 26 mars 2019, le ministre camerounais responsable de l’administration territoriale, monsieur Paul Atanga Nji a transmis une note circulaire à tous ses collaborateurs et aux gouverneurs des différentes régions du pays, mais aussi aux préfets et aux sous-préfets, pour les encourager à se montrer fermes avec les braconniers et les responsables du pillage des forêts camerounaises. Pour le pays, c’est un enjeu majeur de souveraineté sur ses richesses naturelles.

Des richesses naturelles pillées

Si le gouvernement camerounais se dresse contre le braconnage et la déforestation sauvage et illégale qui touche durement ses régions, ce n’est pas simplement par amour de la nature. Effectivement, il est surtout ici question de la souveraineté camerounaise sur ses propres richesses, alors que beaucoup des richesses pillées finissent dans les poches de grands investisseurs étrangers.

Quand la richesse pillée n’est pas immédiatement aspirée à l’étranger, elle alimente un circuit parallèle et le marché noir. Résultat, toutes ces richesses dont dispose le Cameroun ne participent pas au développement de l’économie locale. Le gouvernement autant que la population camerounaise souffrent de cette situation et l’avenir économique du pays est en jeu.

Une forte corruption

Si le ministre a ressenti le besoin de rédiger et d’envoyer cette note circulaire à de nombreux responsables gouvernementaux et locaux, c’est bien parce que cette situation ne perdure que grâce à la corruption. Celle-ci touche le pays à de nombreux niveaux et permet la fuite importante de richesses qui ne profitent alors plus au pays.

En 2016, l’ONG Forêts et développement rural (Foder) a publié une étude sur la déforestation au Cameroun. Celle-ci révélait que les forêts et la faune étaient les deux éléments les plus touchés par la corruption au Cameroun. Celle-ci était estimée à 7,27/10 en 2010, 5,13/10 en 2014, puis 5,78/10 en 2015. Le pays semble aller dans la bonne direction, mais les efforts doivent être maintenus.

La note circulaire de monsieur Paul Atanga Nji s’appuie également sur une enquête intitulée « Échec des initiatives anticorruption ou relâchement du Minfof en matière de lutte contre la corruption ? ». Celle-ci révèle un taux élevé de corruption chez les magistrats, les élus locaux, les autorités administratives, les communautés autochtones, mais aussi le secteur privé. Tout cela favorise alors l’exploitation sauvage des ressources.

Une situation fréquente dans les pays émergents comme le Cambodge

À l’autre bout du monde, en Asie du Sud-Est, le Cambodge a connu à peu près la même situation. L’État a alors décidé d’utiliser le tourisme pour réguler davantage l’exploitation des richesses locales.

Grâce au développement du tourisme, le Cambodge peut contrôler davantage l’exploitation de ses richesses, car elle est déléguée à des entreprises qui doivent se déclarer et en référer à l’État pour exister. De plus, dans ce cas-là, le tourisme ramène des capitaux étrangers au lieu de faire fuir des capitaux nationaux.

Évidemment, au Cambodge non plus, la situation n’est pas idéale et la massification du tourisme pose certains problèmes et présente de nombreux défis au gouvernement. La corruption n’est pas anéantie, mais elle a diminué. Par ailleurs, elle concerne encore surtout des activités éloignées du tourisme comme l’exploitation de mines de pierres précieuses.

Des solutions concrètes choisies par le gouvernement camerounais

Dans sa note circulaire, le ministre camerounais responsable de l’administration territoriale, monsieur Paul Atanga Nji, encourage tous les responsables locaux à se montrer les plus exigeants possible et les plus intransigeants possible. Cependant, l’opinion publique déplore l’absence de solutions politiques ou juridiques concrètes qui sembleraient pourtant être la meilleure solution pour lutter contre la corruption généralisée. Cela permettrait d’exposer les corrompus.

Certains investisseurs et hommes d’affaires camerounais encouragent également le gouvernement à suivre l’exemple de beaucoup de pays émergents en favorisant le développement du tourisme pour protéger ses zones forestières. Leur offrir cette utilité permettrait de les exploiter tout en les préservant. Il n’est donc pas inenvisageable que le Cameroun, à son tour, fasse le nécessaire pour attirer des touristes du monde entier.

Cependant, aussi bonne que cette solution puisse sembler pour les professionnels du tourisme et les investisseurs, le gouvernement devra veiller à ce que cette industrie ne représente pas un plus gros problème. Elle est effectivement connue pour être polluante et destructrice, à moins que le gouvernement ne surveille de près son développement.

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